Références
  •   Un ouvrage de référence le livre de Gérard DETRAZ, membre regretté de notre Association.

DETRAZ Gérard,"Six mille ans d’histoire rurale, SEVRIER", des origines à la seconde Guerre Mondiale,
Mémoires et documents publiés par l’Académie Salésienne, tome
101, 1995.
[Un modèle de monographie, par un ancien attaché aux ADHS qui s’inspire des méthodes de Dufournet].

 

 

 

 

 

 

 

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         M.Gérard DETRAZ en compagnie de M. Henri GURRET,

             Fondateur et Président "des amis du terroir"                                                                                    (photo ci-dessus) lors de la sortie des chalets du 23 Juin 1991.

A l'instar de son blason qui se lit sans connaissance héraldique particulière le territoire s'élance du rivage lacustre pour s'élever vers les contreforts du massif du Semnoz. "Le tranché ondé, d'argent et de gueules à une boule d'or " l'écu renvoie aux couleurs de la Savoie. La partie "gueules" schématise la forme actuelle, toute en longueur partagée en deux au fil du temps. C'est encore vrai de nos jours avec la piste cyclable construite sur l'ancienne voie ferrée d'intérêt local Annecy Ugine et l'ex route nationale qui relie Bellegarde à Albertville. Avec tout un chapelet de petits hameaux répartis de part et d'autre de cette épine dorsale assimilable à celle d'un poisson. Cette situation semble en passe de changer avec le plan d'aménagement et de développement durable et les orientations des prochaines années dans le cadre du plan local d'urbanisme auquel les 3500 sévriolains ont été associé. Mais qui étaient les premiers habitants ?

Grâce aux travaux des archéologues et aux études des sites immergés repérés le siècle dernier, les campagnes ont permis d'établir les premières traces humaines. Elles remonteraient à environ 6 000 ans. Sur les sites des Choseaux et aux Charretières, à proximité du débouché du ruisseau de la Planche, l'analyse au carbone 14 de l'un des 23 pieux repérés avance un âge de 4 000 ans avant notre ère. A cette époque les premiers villages lacustres sont édifiés sur les rives. Les cabanes en bois couvertes d'un toit de chaume étaient construites à même le sol ou montées sur pilotis pour éviter les crues du lac dont le niveau se situait plus bas qu'actuellement. Leurs occupants vivaient de la pêche et de la cueillette des fruits sauvages. Ils cultivaient des céréales et élevaient du bétail. Ces premiers groupes ont colonisé le secteur au cours du troisième millénaire consacré au néolithique. Pour les siècles suivants la détérioration du climat semble avoir provoqué la hausse des eaux du lac conduisant ainsi à un abandon des habitats riverains pendant la période du Bronze. Aucune trace n'indique de présence humaine pendant 600 ans .Il y a environ 3 000 ans des sites se récréent avec l'apparition d'une métallurgie qualifiée de florissante que les fouilles révèlent. Une haute maîtrise dans le coulage et la gravure du bronze et dans l'art de la céramique caractérisent cette époque qui connaît une nouvelle détérioration climatique et l'arrivée de populations de cavaliers nomades d'Europe centrale qui obligent les indigènes à se réfugier dans les montagnes. Le rivage lacustre est alors délaissé jusqu'à la période gallo-romaine. A la fin du premier siècle après J.C, l'empire romain, après la soumission des Allobroges, entame la construction de voies de communication pour poursuivre ses conquêtes. La grande route impériale longe la rive ouest du lac d'Annecy. Mise à jour au Bessard, au chef-lieu, à la Planche et au Brouillet elle est connue par une borne routière découverte dans le nant de la Cruse en 1816. Après la bourgade de Boutae la voie s'élevait pour gravir la Puya et redescendre par les Espagnoux vers Sevrier pour éviter ensuite les marais du secteur des Daudes. C'est le tracé de l'ancienne route d'Annecy avant que ne saute le verrou de la Puya. Lieu de passage le territoire révèle de nombreux vestiges.Batiments, fresques monnaies, statue etc… permettent d'indiquer la présence d'une "villa" dont le maître donna vraisemblablement le nom de la commune. Sevrier dériverait d'un"fundus sériacus" du nom d'un domaine d'un certain Sévere. Ce que conteste Guy Détraz qui pense  que ce terme désigne dans les textes médiévaux désigne le village du chef-lieu. A la chute de l'empire romain les grandes invasions vont faire fuir les autochtones. Avant que de nouvelles traces d'implantation n'apparaissent sur les rives qui garderont leur aspect naturel jusqu'à la fin du XIXeme siècle.Les marais seront alors drainés et les berges endiguées. Les pêcheurs protesteront lors de la disparition des roselières, un milieu halieutique propice à la reproduction du poisson. Les hameaux qui avaient tendance à se tenir éloignés des miasmes des rives se développent vers les coteaux. Les habitants s'emparent des ressources forestières pour vivre. Et puis la conquête du littoral lacustre s'amorce avec le tourisme des années 1920 avant l'explosion des années 60 où l'agriculture locale connaît un véritable recul. Du nord vers le sud on note l'accroissement du nombre d'habitants qui intègrent une urbanisation composée d'habitats permanents qui va sensiblement modifier le paysage. De grandes familles lyonnaises vont aussi y édifier des résidences secondaires en bordure du lac donnant ainsi à la commune une image nouvelle en contradiction avec l'histoire rurale. De nombreux hôtels se sont construits recevant une clientèle aisée alors que parallèlement se déroulait un tourisme associatif utilisant les multiples campings. A l'heure actuelle la commune qui compte un nombre d'associations remarquable par sa diversité, accueille de nouvelles activités commerciales qui vont sans doute apporter une nouvelle vitalité que les élus s'attachent à maîtriser.

MF " Dauphiné Liberé"